Vue de l'appartementde la rue Ilha Terceira dans lequel nous avons vécu deux ans
de doux moments, ma mie (pas grosse la mie mais costaude quand même) et moi,
avant que nous émigrions vers Baltimore, cette ville aux avenues fades et aux
boutiques sans saveurs (ou l'inverse).
" Que Lisbonne est jolie.
La fumée des vapeurs
Sous la brise mollie
Prend des formes de fleurs.
Nous irons à Lisbonne
Ame lourde et cœur gai,
Vous que nul ne pardonne,
Lionne rousse aux aguets.
Semez, semez la graine,
Je connais la chanson
Que chante la sirène
Au pied de la maison.
Nous irons à Lisbonne
Ame lourde et cœur gai,
Cueillir la belladone
Aux jardins que j’avais".
Poême de Robert Desnos, 1931.
De Lisbonne, deux autres
photographies prises en 1990; la première fut prise à partir de la Pensão
Beira-Mar située au 4ème étage d’un immeuble du Terreiro do Trigo. La vue
était complète sur le Tage jusqu’au jour où un
incroyable cargo américain s’est arrimé sur le quai d’en face,
empêchant quiconque d’admirer la butte où se tient la petite cite de Palmela,
qui a l’une des bibliothèques les plus jolies entre Lisbonne et Setubal.
La seconde fut prise à partir
d’une autre pension familiale située sur la Praça das
Cebolas, qui donne aussi sur le Tage. En 1990, quatre années après l’entrée du
Portugal dans la CEE, vivre à Lisbonne était encore une bénédiction pour qui
désirait échapper à cette vie soupe au lait made in France.
Et puis tiens, d’un seul coup me vient une super envie d’aller
casser la croûte à Setubal, dans ce petit restaurant près du port. Poisson sardine
ou grosse pièce de morue, peu importe, le patron s’est y faire.